Terrifiant et résistant face aux antibiotiques, le Staphylococcus aureus est une bactérie très redoutée dans les services hospitaliers, et responsable des infections nosocomiales. Didier Raoult, de l'IHU Marseille, nous éclaire sur les origines de cette bactérie, ainsi que sur les traitements proposés. 

  

Didier Raoult : ce qu'il faut retenir de cet agent pathogène ? 

 

Didier Raoult - Chercheur
À savoir sur les origines de la bactérie

 

Le staphylocoque doré a été présenté pour la première fois par Louis Pasteur en 1880. Il s'agit d'une bactérie présentant l'aspect d'une coque ovale et entassée. Il est d'une couleur dorée qui est issue de la production d'un pigment jaune-orangé de la famille des caroténoïdes. On distingue des types dorés et non-dorés.

 

Son anatomie et ses différentes formes

L'anatomie de la bactérie laisse découvrir la présence d'une enveloppe autour de la cellule, tout comme la plupart des autres bactéries. Elle contient un cytoplasme avec la présence d'un unique chromosome. À l'intérieur de ce chromosome, on peut relever la présence d'un ADN qui représente les gènes de la cellule.

Didier Raoult explique que ce type de bactérie existe sous de nombreuses formes désignées par le terme souches. On peut les différencier en examinant leur enveloppe. Ils ne sont pas tous aussi virulents les uns que les autres.

 

L'hôpital est le lieu où l'on détecte très souvent le microbe, tout simplement parce que les se retrouvent dans le corps de certains malades, ces derniers ignorant leur existence. On le retrouve aussi dans l'environnement, l'eau, la peau ou encore dans l'air. Il se cache dans les cavités du nez, la gorge, et aussi le pharynx. Il affectionne en outre les zones humides comme les aisselles.

 

Certaines personnes appelées porteurs sains peuvent porter la bactérie sans pour autant développer une maladie.

 

De nouvelles thérapies en cours de développement à l'IHU Marseille

 

Didier Raoult Thérapies
Didier Raoult sur les nouvelles thérapies

 

Il existe une espèce reconnue pour sa capacité à résister aux bactéries pathogènes. Il s'agit de la planaire, un ver plat et aquatique.

La planaire, explications de Didier Raoult

Elle est aussi capable de se régénérer, ce qui lui permet d'être immortelle et de continuer à exister même en cas de vieillesse. C'est pour cela que, Didier Raoult l'assure, la planaire parvient à survivre en se régénérant grâce aux cellules souches.

D'ailleurs, des chercheurs (CNRS/IRD/Inserm/Aix-Marseille Université) ont pu mettre en évidence les propriétés immunitaires de cette espèce. Dans la revue EbioMedicine, les travaux de ces chercheurs ont permis de mettre en lumière un nouveau moyen de défense contre la bactérie grâce aux cellules souches.

Celles-ci sont considérées comme étant le système central du dispositif immunitaire de la planaire. Suite à un premier contact entre ces cellules avec le microbe, les gènes de l'immunité sont mobilisés, ce qui aboutit à l'activation de la mémoire immunitaire ou du dispositif immunitaire. À l'occasion d'un second contact avec la bactérie, les gènes immunitaires sont alors alertés pour l'élimination du pathogène.

Les propriétés immunitaires des cellules souches permettent donc aux chercheurs et aux instituts de recherche comme IHU Marseille d'explorer cette nouvelle piste afin de trouver un moyen de traitement efficace contre le microbe. Désormais, de nouveaux moyens thérapeutiques basés sur l'utilisation des cellules souches sont en cours de développement.

 

Didier Raoult alerte : cette bactérie reste associée à de nombreuses formes d’infection

 

Rappelons que certaines personnes portent la bactérie sans présenter le moindre signe de maladie. Partant de cette affirmation, il est important de souligner que les toxines de la bactérie demeurent dangereuses et néfastes pour certains organes.

 

La présence de ladite bactérie conduit très souvent à des infections cutanées telles que les panaris et les furoncles. Cet agent peut aussi être responsable des intoxications alimentaires. Les maladies liées au sang, ou septicémies, représentent les cas les plus graves. La bactérie peut aussi atteindre les poumons, le cœur ou encore les os.