Soins et Traitements

L’étiopathie : dans les rouages du corps humain

L’étiopathie, à ne pas confondre avec l’ostéopathie, est une thérapie manuelle qui s’attache avant tout à rechercher la cause des dysfonctionnements de notre organisme responsables de douleurs.

La naissance de l’étiopathie

A l’origine de l’étiopathie, un homme, Christian Trédaniel. Victime d’un accident, il eut le plus grand mal à se défaire de ses douloureuses lombalgies apparues par la suite. Et alors que la médecine classique, ou allopathique, échoue à le soulager, il en vient à s’intéresser à d’autres méthodes. Il tombe alors dans le bain de la médecine « mécanique » et quelques séances avec le Dr André de Sambucy, pionnier en la matière, suffisent à le sortir d’affaire.

Conquis, il se plonge ardemment dans l’étude de ces thérapies manuelles. Très vite déçu par celles déjà existantes, comme l’ostéopathie ou la chiropraxie qui selon lui manquent de basent théoriques, il décide alors de fonder sa propre école. L’étiopathie, du grec aitia, cause et pathos, souffrance, naît en 1963.

A la recherche de la cause des maladies

« Nous, les étiopathes, nous nous positionnons comme des mécaniciens du corps humain » déclare Vincent Mary, un infirmier reconverti en étiopathe, qui possède son propre cabinet à Saint-Germain, en Bretagne. Tout comme ses 500 confrères étiopathes de l’hexagone, il a étudié l’étiopathie dans un des 4 centres de formation répartis à travers la France (Paris, Rennes, Toulouse, Lyon). Pour Vincent Mary, « l’étiopathie, c’est avant tout une méthode d’analyse des phénomènes pathologiques pour pouvoir remonter à leur causalité. » « Nous considérons le corps humain comme un système, lui-même composé de sous-systèmes en interaction les uns avec les autres. »,explique l’étiopathe.

En premier lieu, l’objectif d’une séance d’étiopathie est donc de récupérer le ou les sous-systèmes qui dysfonctionnent et perturbent l’organisation de la structure entière, c’est-à-dire du corps humain.

La consultation

Concrètement, comment se déroule une consultation ? D’après Vincent Mary, « Une séance s’organise toujours en deux temps ». Dans un premier temps, un interrogatoire précis du patient va permettre à l’étiopathe de déterminer la structure qui pose problème. Pour cela, le praticien doit parfaitement connaître la structure du corps, c’est-à-dire l’anatomie, mais également son fonctionnement, c’est-à-dire la physiologie. « Souvent, le patient se plaint d’une douleur dans une région de son corps, mais présente des difficultés à la caractériser, nous intervenons donc pour préciser cette douleur »indique l’infirmier. Lors du premier entretien, l’étiopathe doit également se demander s’il est à même de prendre en charge le problème qui lui est présenté. Dans le cas contraire, il peut rediriger le patient vers la médecine classique. « Mais une fois que le diagnostic étiopathique est établi et que nous estimons avoir les moyens de résoudre le problème, nous rentrons dans la deuxième phase de la consultation qui consiste en des manipulations »explique Vincent Mary. Il s’agit de manipulations très douces, totalement indolores, qui peuvent présenter des similitudes avec celles effectuées en séances d’ostéopathie. Elles visent avant tout à rétablir une harmonie entre les différents systèmes.

La prise en charge étiopathique est variable selon les patients. En moyenne, un traitement nécessite 3 à 5 séances et chaque séance dure entre 15 et 45 minutes. Il y a très peu, voire aucun effet secondaire.

La place de l’étiopathie en France

A l’heure actuelle, l’étiopathie n’est pas encore considérée comme une médecine par l’Etat, au contraire de l’ostéopathie, officiellement reconnue en 2002. Une évaluation de l’étiopathie est en cours par le Ministère de la Santé dans le cadre d’une évaluation globale des pratiques de soins non conventionnelles en santé (PNCS). Ce n’est que lorsque le bénéfice de l’étiopathie sera scientifiquement démontré, par des études cliniques menées par des sociétés savantes, que cette discipline pourra s’inscrire dans le système de santé français.

Source : Clémentine Vignon pour Pause Santé, n°70, Automne 2016