Psychologie

Yves Alphé - comprendre le travail de deuil

Que signifie « travail de deuil » ?

Faire son deuil peut ne pas être une expression très utilisée. Par contre dans « travail de deuil », dans l’idée du travail, il y a quand même l’idée de la souffrance et de la peine qui est derrière. Cela illustre bien la charge émotionnelle et la souffrance que les personnes en deuil traversent, comme le rappelle Yves Alphé. De plus cela a un côté actif, il ne faut pas minimiser l’actif que les gens en deuil vont avoir à accomplir dans ce chemin de deuil.

En quoi consiste ce travail ?

Le travail de deuil se différencie totalement de l’oubli par exemple, indique Yves Alphé. Le temps n’a rien à y voir en tout cas dans ce processus-là, le temps à lui seul ne suffit pas. Ça n’est pas laisser du temps et faire comme si ça allait se régler tout seul. Ça n’est pas oublier, au contraire c’est faire une place en soi pour dire un peu brièvement les choses c’est faire une place en soi à la personne qui n’est plus, faire une place en soi dans un premier temps à la souffrance. C’est comment vivre avec cette souffrance et puis c’est comment travailler à l’apaiser, peut-être à l’apprivoiser et à en faire quelque chose, à la transformer. On peut donc dire qu’il y a un côté actif qui est épuisant et qui est évidemment douloureux. Le deuil ça n’est ni l’inaction, ni le laisser-faire, ni laisser passer le temps ni chercher à oublier.

Les idées reçues dangereuses

Les principales idées reçues, affirme Yves Alphé, sont très nombreuses et il est difficile de toutes les citer. L’idée qu’il suffit de laisser passer le temps, que c’est juste une question de volonté pour s’en sortir pour aller mieux, aller de l’avant et faire comme si rien ne s’était passé. Il y a tellement d’idées reçues…en tout cas, l’idée qu’il n’y a rien à faire et qu’il y a juste à laisser passer le temps ça c’est le plus préjudiciable. Se mentir, mentir aux autres, ne pas reconnaître sa propre souffrance, ne pas prendre soin de soi, se dire que c’est l’oubli c’est le plus préjudiciable, se dire qu’il suffit d’oublier pour que ça aille mieux alors que le deuil c’est surtout ne pas oublier même si cela nécessite un travail psychologique très intense.