Les troubles digestifs comme les diarrhées ou les vomissements, sont relativement fréquents chez les chats et les chiens. S’ils sont souvent bénins, ils peuvent aussi être le reflet d’une pathologie plus sérieuse.
Comment savoir si c’est bénin ?
Généralement, un épisode de diarrhée ou de vomissement qui survient de façon ponctuelle est bénin. Toutefois, il convient d’être attentif au comportement de votre animal : si cet épisode dure et s’accompagne d’une altération de l’état général (fatigue, perte de poids…), alors cela peut cacher une affection plus sérieuse.
Quand parle-t-on de troubles chroniques ?
« Ceci est subjectif, mais on parle de troubles chroniques lorsque les symptômes ont déjà été rapportés précédemment, en cas de récidive ou lorsque le traitement symptomatique n’a pas été efficace. » explique Suzy Valentin, vétérinaire spécialiste en médecine interne à la clinique Advieta à Paris.
Que faire ? Faut-il consulter un vétérinaire ?
« Dès qu’il y a une altération de l’état général, il faut consulter son vétérinaire » recommande Suzy Valentin. « Consultez également si votre animal a ingéré un corps étranger ou un produit toxique (produits ménagers, médicaments). Du sang en grande quantité dans les selles doit vous alerter aussi. Le sang peut être « frais » ou bien « digéré » et cela se manifeste alors par des selles noires . » Le vétérinaire vous indiquera alors la conduite à tenir et proposera un éventuel traitement. En cas de diarrhées ou de vomissements sans altération de l’état général, il n’est pas nécessaire de consulter pour un seul épisode. « Il est possible de mettre en place une diète d’aliments durant une journée. Veillez en revanche à laisser à votre animal de l’eau à disposition, » conseille la vétérinaire. Il devient nécessaire de consulter si les symptômes persistent.
Quelles sont les causes ?
Elles sont diverses et variées. On distingue les causes non gastro-intestinales des causes gastro-intestinales :
- Les causes non gastro-intestinales : Des atteintes non liées au système digestif peuvent être à l’origine de troubles gastro-intestinaux. Ainsi, « une atteinte du rein, du foie ou du pancréas peut entraîner des vomissements, et une atteinte neuromusculaire peut provoquer des régurgitation ou une constipation. Des atteintes respiratoires peuvent aussi être à l’origine de vomissements, on parle alors de toux émétisante. » détaille Suzy Valentin.
- Les causes gastro-intestinales : Les causes gastro-intestinales sont multiples. « Elles peuvent être mécaniques (obstruction par une tumeur, un corps étranger, une malformation…), inflammatoires (il existe des maladies similaires à la maladie de Crohn chez le chien et le chat), cancéreuses…Une cause parasitaire (vers ou autre) ou virale (parvovirose) peut survenir à tout âge, mais concerne plus fréquemment les jeunes animaux. Il peut également s’agir d’intolérances alimentaires ou d’intoxication » indique la spécialiste. Une fois la cause identifiée, le vétérinaire pourra proposer un traitement adapté.
Quelle alimentation privilégier ?
En cas de troubles persistants, il vous faudra probablement adapter l’alimentation de votre animal afin de réduire ces troubles. Le type d’alimentation à privilégier dépend de la cause identifiée. « Par exemple, si une maladie inflammatoire ou une intolérance alimentaire est suspectée,des aliments de type hyperdigestible ou hyppoallergénique sont souvent recommandés » explique Suzy Valentin. Demandez conseil à votre vétérinaire pour proposer à votre animal une alimentation qui correspond à ses besoins.
Peut-on partager sans risque son assiette avec son animal ?
Le système digestif des chiens et des chats diffère du nôtre. Ainsi, certains aliments s’avèrent toxiques pour eux. C’est le cas notamment du raisin, des oignons, de l’ail, du chocolat…attention donc si vous avez l’habitude de laisser vos restes à votre animal ! « De manière générale, si l’on souhaite donner une ration ménagère à son chien ou à son chat (une ration faite au domicile), il est préférable de consulter un vétérinaire, voire un spécialiste en nutrition vétérinaire afin qu’une ration équilibrée pour l’animal soit établie. » conseille Suzy Valentin.
Source : Pause santé, n°70