Peut-on comparer la mémoire à un muscle ?
Oui et non. Le docteur Catherine Thomas-Anterion déclare à ce sujet que le cerveau n’agit pas en tant que muscle, c’est tout du moins une affirmation à nuancer. Plus exactement, il n’agit pas exactement de la même manière qu’un muscle. Pour acquérir et retenir de nouvelles connaissances, la répétition est cruciale car elle permet de stocker de nouvelles données dans notre mémoire. En ce sens, le cerveau travaille comme un muscle qu’il faut solliciter régulièrement pour un bon fonctionnement. Toutefois, ces connaissances ne s’acquièrent que dans un domaine particulier et pas un autre ; c’est en cela que l’on différencie le cerveau d’un muscle « classique ».
Un petit exemple : améliorer la mémoire du cerveau en retenant une série de chiffre par la répétition fonctionne très bien. Le même process est efficace pour mémoriser une série de mots. Néanmoins, avoir réussi à mémoriser la série des chiffres n’aide pas spécialement à mémoriser celle des mots ! En d’autres termes, on ne peut pas améliorer des performances différentes du cerveau en même temps. Il faudra ici faire des exercices de répétition de la série de chiffres puis de la série de lettres.
Le docteur Catherine Thomas-Anterion explique aussi que certaines conditions sont indispensables pour booster notre cerveau : avoir un sommeil suffisant et de qualité, être curieux, motivé, concentré, pratiquer une activité physique régulière, avoir des interactions sociales, évacuer le stress etc. Tous ces éléments contribuent en effet à l’énergie qui parvient au cerveau pour le rendre plus performant.
Les méthodes d’apprentissage basées sur la répétition pure ne sont pas à bannir pour autant : elles permettent de s’améliorer grandement dans des domaines d’activité spécifiques et correspondent parfaitement aux individus perfectionnistes et assidus.
Pour résumer, « le cerveau peut être considéré comme muscle pour des apprentissages spécifiques et l’entrainement qu’est la répétition. Mais le plus important est l’environnement dans le lequel il évolue ».
Des entrainements de mémoire pour prévenir la maladie d’Alzheimer ?
Difficile de savoir précisément comment les exercices de mémoire peuvent prévenir la maladie d’Alzheimer et ses dommages sur le cerveau. Toutefois, certains exercices tendraient à repousser l’arrivée de la maladie chez les personnes les plus à risque. En effet, ces dernières seraient parvenues à développer des capacités compensant les premiers symptômes. Par ailleurs, il a été prouvé qu’un haut niveau d’instruction limitait les risques et qu’à contrario l’illettrisme favorisait l’arrivée de la maladie. Autres facteurs-clés dans la prévention de la maladie : une alimentation riche et équilibrée (citons par exemple le régime méditerranéen), de l’exercice physique régulier (30 min par jour), des activités anti-stress, des interactions sociales…si tous ces éléments contribuent à entretenir le cerveau, il n’existe pour l’instant pas de recette miracle pour empêcher la maladie. Elle peut cependant être retardée ainsi, nous confirme le docteur Thomas-Anterion.
Peut-on encore agir une fois la maladie d’Alzheimer installée ?
Dès les premières défaillances dites mnésiques (difficultés de reconnaissance faciale, perte de la mémoire des mots etc.), on peut encore contenir la maladie via les facteurs vu précédemment. En d’autres termes, le bien-être est l’une des clés de la lutte contre Alzheimer.